mardi 31 mars 2015

William Klein, l'œil absolu



Peintre, cinéaste, photographe dans le désordre… Ou dans l’ordre qu’importe ! L’ordre n’existe pas pour lui.
William Klein, d’origine américaine, monument de l’histoire de la photographie, provocateur en tout genre, se retrouve en France après avoir fait son service militaire en Allemagne juste après la Libération.
Il est démobilisé à Paris, où il fait un bref passage dans l’atelier de Fernand Léger et épouse la magnifique et talentueuse peintre Jeanne Florin.
C’est en documentant sa peinture par la photographie que William Klein rencontre Alexander Libermann, alors directeur artistique de Vogue US, à l’occasion d’une de ses expositions.
Ce dernier bouleversé par ses images décide de financer les projets personnels de Klein.
Cette collaboration se transforme rapidement en carte blanche sur la ville natale du photographe : New York, et un livre culte, Life is good and good for you in New York, prix Nadar 1956 verra le jour. Une référence absolue pour les jeunes photographes.
Autodidacte, il ne respecte aucune des règles élémentaires de la photographie ni le cadre ni les perspectives. Seuls son œil, sa violence et son humanité le guident.
Libermann se retrouvera dans l’impossibilité d’utiliser les photos de Klein à Vogue il est définitivement trop  en avance pour son époque !
Esprit libre il s’aventure là ou personne n’est encore allé. De Malcom X à Mohamed Ali en passant par la mode,le jazz, les Black Panther, la guerre du Vietnam ou même le sport qui le fascine toujours. La liste est longue.
Qu’importe l’outil pourvu qu’on ait l’ivresse, il passe successivement du film à la photographie sans jamais oublier la peinture.
Son œil révolutionne encore le regard de nos contemporains sur la politique, l’esthétique et l’histoire de l’art.
Tout dernièrement, sans doute un peu trop tardivement, nos amis de la photographie l’exposent, le surexposent dans tous les musées et les galeries du monde pour notre plus grand plaisir.
Cependant, rien n’échappe à l’œil du maître malgré les demandes incessantes. Pas une exposition, pas un livre sans qu’il fasse la scénographie ou la mise en page.
>>> À voir : Tokyo 1961+ William Klein à la galerie Polka :
Il nous présente ici une série de photographies réalisées à Tokyo en 1961.
« Les Japonais m’avaient presque tout interdit de photographier mais ils étaient trop bien élevés pour ne pas me laisser faire » dixit William Klein.
Putes, couple impérial, danseurs de Butoh, rien n’échappe à son œil de génie.
>>> À voir : William Klein+Brooklyn à la galerie Howard Greenberg :
En 2013 William Klein retourne à Brooklyn et photographie à nouveau ce quartier.
>>> À voir : William Klein Films Coffret 10 DVD Arte

À voir : William Klein: Black and Light à la galerie Hackelbury où il expose les tirages issus de la série "The imprint" ainsi que plusieurs grands formats des travaux abstraits qui figuraient dans la rétrospective "Paintings Etc" que lui consacrait la Tate Modern en 2012-13. On y retrouve également les tirages couleurs des photogrames issues de son premier film "Brodway by light" (1958) et les images réalisées pour Vogue en 1962, mais jamais publiées, de l'actrice Dorothy McGowan qu'il a mis en scène dans sa satire sur le monde de la mode, "Qui êtes-vous Polly Magoo" (1966)

Maureen Auriol: Rédactrice en chef photo du journal Marianne

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